Alors que la France cherche à redynamiser sa politique familiale, un nouveau congé de naissance, prévu pour 2026, s’apprête à transformer en profondeur les droits des jeunes parents. Plus court mais mieux indemnisé que le congé parental actuel, ce dispositif vise à favoriser l’égalité entre les sexes tout en soutenant les familles dès les premiers mois de l’enfant.
Ce changement suscite déjà un large débat dans les sphères sociales, politiques et professionnelles. Que savons-nous concrètement aujourd’hui ? Quels sont les enjeux et les incertitudes qui subsistent ? Voici un point complet.
Le congé parental d’éducation actuel souffre d’un manque d’attractivité, principalement dû à :
– Une durée jugée trop longue pour un retour rapide à l’emploi
– Une indemnisation très faible, dissuasive pour de nombreux foyers, notamment pour les pères
– Une répartition genrée : la majorité des congés sont encore pris par les femmes, renforçant les inégalités professionnelles
En parallèle, la natalité française poursuit sa baisse, incitant l’État à proposer des incitations concrètes à la parentalité.
Le nouveau congé s’inscrit ainsi dans une stratégie de relance démographique, tout en répondant aux revendications pour une parentalité plus équilibrée.
Initialement évoquée pour fin 2025, l’entrée en vigueur a été reportée à 2026 en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale et de l’absence de consensus politique finalisé à ce jour.
Les propositions les plus avancées évoquent :
4 mois pour chaque parent, à prendre après les congés de maternité ou de paternité, soit 8 mois au total
Un usage alterné ou simultané, selon l’organisation familiale
Un format pensé pour éviter l’éloignement prolongé du monde du travail, en particulier pour les mères
Contrairement au congé parental actuel, faiblement indemnisé, ce nouveau congé proposerait :
– Une rémunération à 50 % du salaire antérieur, plafonnée autour de 1 800 à 1 900 euros mensuels
– La possibilité, pour les employeurs, de compléter cette rémunération, à l’image de certains accords d’entreprise déjà existants
Le congé de naissance viendrait s’ajouter aux congés maternité et paternité sans les remplacer, et serait appelé à remplacer progressivement le congé parental d’éducation.
À noter : le congé pour événement familial (naissance) de 3 jours resterait distinct et toujours en vigueur.
De nombreuses modalités restent à préciser :
– Conditions d’ancienneté ou de statut professionnel
– Délai de prévenance à respecter pour informer l’employeur
– Droit de refus de l’entreprise pour raison de service : encore non tranché
Plusieurs options sont sur la table :
– Rendre obligatoire une part du congé pour chaque parent, afin d’assurer un partage équilibré
– Ne pas prévoir de renouvellement du congé, sauf cas exceptionnels (naissance multiple, hospitalisation…)
Le financement mixte (État, Sécurité sociale, employeurs) soulève des enjeux importants :
Coût potentiel pour les entreprises, notamment les plus petites
Organisation du remplacement temporaire des salariés absents
Ajustements nécessaires en matière de gestion des ressources humaines
– Meilleure conciliation vie familiale/vie professionnelle grâce à une durée adaptée et une indemnité viable
– Encouragement à l’implication des pères, avec un congé réellement accessible et valorisé
– Limitation des freins au retour à l’emploi, notamment pour les mères qui souffrent encore de ruptures de carrière longues
– Mais aussi une perte de flexibilité par rapport à l’actuel congé parental, qui peut s’étendre sur plusieurs années selon les besoins de la famille
Ce nouveau congé de naissance, s’il est bien mené, pourrait marquer un tournant majeur dans le soutien aux familles françaises et la réduction des inégalités de genre. Cependant, son succès dépendra largement des arbitrages finaux concernant sa durée, son financement, et surtout son caractère réellement équitable pour tous les parents.
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