Coup de théâtre dans l’automne politique : le gouvernement a décidé de suspendre partiellement la réforme des retraites, avec des conséquences majeures pour les assurés nés entre 1964 et 1968.
Ce gel législatif, arraché sous pression parlementaire, permet à des centaines de milliers de Français de partir plus tôt à la retraite que prévu. Voici une analyse complète de cette mesure, ses bénéficiaires, et ce qu’elle implique concrètement.
La suspension de la réforme jusqu’au 1er janvier 2028 permet aux générations concernées d’échapper au relèvement progressif de l’âge légal instauré par la réforme Borne.
Cette mesure résulte d’un compromis politique entre le gouvernement Lecornu et le Parti socialiste pour faire passer le PLFSS sans utiliser l’article 49.3.
Voici les âges légaux de départ et le nombre de trimestres requis conservés selon les anciennes règles :
– Génération 1964 : 62 ans et 9 mois, avec 170 trimestres.
– Génération 1965 : 63 ans, avec 171 trimestres.
– Génération 1966 : 63 ans et 3 mois, avec 172 trimestres.
– Génération 1967 : 63 ans et 6 mois, avec 172 trimestres.
– Génération 1968 : 63 ans et 9 mois, avec 172 trimestres.
Un amendement spécifique a également intégré les personnes nées au premier trimestre 1965, auparavant dans une zone floue, pour garantir une équité de traitement.
La génération née en 1969 reste, à ce jour, la première concernée par le passage à 64 ans comme âge légal de départ à la retraite. Ce seuil marque la reprise du calendrier prévu initialement par la réforme adoptée en 2023. Pour les assurés concernés, le sursis s’arrête donc à la frontière de leur année de naissance.
Grâce à un amendement socialiste voté le 12 novembre, les assurés ayant droit à un départ anticipé (carrière longue, invalidité, inaptitude) bénéficieront eux aussi de l’allègement temporaire. Dès le 1er septembre 2026, leur durée d’assurance requise sera abaissée.
Ces publics spécifiques, souvent pénalisés par des parcours professionnels discontinus ou pénibles, verront leur charge allégée en trimestres, leur permettant dans certains cas de partir jusqu’à trois mois plus tôt.
Les catégories de fonctionnaires dites « actives » ou « super-actives », comme les douaniers, infirmiers, pompiers ou encore les policiers, conservent leurs régimes de départ anticipé jusqu’à l’entrée en vigueur pleine de la réforme.
– Douaniers, instituteurs, infirmiers, pompiers : départ entre 57 et 59 ans.
– Policiers, égoutiers, surveillants pénitentiaires, contrôleurs aériens : départ entre 52 et 54 ans.
– Militaires avec plus de 15 ans de service : régimes inchangés.
– Infirmiers ayant opté pour la catégorie A : maintien des règles spécifiques.
Ce statu quo bénéficie à une large population de la fonction publique, qui peut ainsi planifier son départ selon les règles antérieures à la réforme.
Suspension ou simple parenthèse, cette réforme des retraites à géométrie variable redessine temporairement les trajectoires de fin de carrière pour une génération charnière. D’ici à 2028, de nouvelles négociations pourraient encore venir en modifier les contours. D’ici là, les assurés concernés ont tout intérêt à vérifier leur éligibilité au plus vite et à ajuster leur stratégie de départ à la retraite.
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